Conseils

Quels excipients utiliser avec les huiles essentielles ?

Comme nous le rappelons régulièrement, les huiles essentielles sont des substances naturelles fortement concentrées et puissamment actives.

Mal employées, mal associées, surdosées, elles peuvent entraîner d’importants effets indésirables. C’est la raison pour laquelle, nous vous recommandons la plupart du temps de ne pas les utiliser pures, mais de les adjoindre à un excipient qui en facilitera l’absorption ou la tolérance par la peau.

NB : Avant toute utilisation, il convient de s’assurer qu’elles ne sont pas contre-indiquées (grossesse, allaitement, épilepsie, etc.)

Les excipients par voie orale 

La réalisation d’un soluté buvable par le patient étant peu envisageable, la plupart des complexes sont proposés en mélanges de gouttes pures, c’est-à-dire contenant 100 % d’huiles essentielles. Il est donc impératif de proposer une administration sécure, dénuée de toute irritation buccale et oesophagienne. Les gouttes seront donc préférentiellement incorporées ou diluées soigneusement dans un excipient approprié, choisi en fonction du patient et/ou de l’affection.
Plusieurs types d’excipients sont proposés dans les différentes fiches. Pour chacun d’entre eux, il s’agira de bien mélanger et d’émulsionner les gouttes d’huiles essentielles avant chaque prise; ceci afin d’optimiser la dispersion des huiles essentielles (naturellement liposolubles) au sein de l’excipient dont la nature physico-chimique (hydrophile ou hydroalcoolique) ne permet pas toujours une solubilisation parfaite :

Jus frais de fruits ou de légumes frais

Chers au docteur Val net, les jus frais constituent un atout santé indéniable ; riches en nutriments directement assimilables, ils contribuent au maintien de l’équilibre acido-basique et dynamisent les huiles essentielles.

• Mode opératoire : une cuillère à soupe de jus suffit généralement à la prise d’1 à 2 gouttes d’huile essentielle. Cependant, la quantité de jus pourra être avantageusement augmentée en fonction du besoin.

Teinture mère

Là encore dans un but évident de synergie et/ou de complémentarité de traitement, à adopter selon le besoin spécifique du patient.

• Mode opératoire : dans un verre, mélanger la ou les gouttes d’huile essentielle avec la quantité de l’excipient sélectionné (par exemple 50 gouttes de TM) avant d’ajouter l’équivalent de 1/3 ou 1/2 verre d’eau et boire aussitôt.

Miel, avec ou sans tisane

Le miel permet une bonne dispersion des huiles essentielles, mais son emploi n’est pas toujours possible, surtout lorsqu’il y a répétition des prises. La tisane, quant à elle, apporte une action thérapeutique complémentaire intéressante dans la mesure où les principes actifs hydro-solubilisés de la plante bénéficient d’une biodisponibilité exceptionnelle au sein de l’organisme. En revanche, la tisane seule ne peut pas servir d’excipient aux huiles essentielles.

• Mode opératoire : mélanger intimement la ou les gouttes d’huile essentielle dans une cuillère à café de miel avant d’ajouter éventuellement la tisane infusée pas trop chaude (afin de ne pas dénaturer le miel) ; bien mélanger et boire l’ensemble aussitôt !

Sirop

La présence de sucre et d’alcool facilite la dispersion de l’huile essentielle.

• Mode opératoire : une cuillère à dessert et une cuillère à soupe solubiliseront respectivement 1 et 2 gouttes d’huile essentielle ; bien mélanger et homogénéiser l’ensemble avant l’administration.

Comprimé neutre

Uniquement pour les associations d’huiles essentielles non irritantes.

• Mode opératoire : déposer 1 à 2 gouttes (pas plus) d’huile essentielle sur le comprimé neutre ; à laisser fondre dans la bouche en salivant suffisamment ou à avaler directement; terminer la prise en buvant un verre d’eau.

Gélules vides ou pleines

Elles sont un bon compromis lors de la prise d’huiles essentielles potentiellement agressives pour les muqueuses. Les estomacs sensibles seront encore plus confortables avec des gélules de poudre micronisée de lithothamme (petite algue calcaire riche en calcium, magnésium et autres oligoéléments) capable de rétablir l’équilibre acido-basique et de contrer l’acidité excessive de l’estomac.

• Mode opératoire : ouvrir délicatement la gélule (vide ou pleine); déposer la ou les 2 gouttes d’huile essentielle ; refermer la gélule et avaler aussitôt avec un grand verre d’eau.

Les excipients par voie cutanée 

Les huiles essentielles présentent une remarquable affinité pour la peau du fait de leur caractère lipophile. Elles passent à travers la barrière cutanée par diffusion passive en franchissant rapidement la couche cornée avant de rejoindre la circulation périphérique puis générale.

L’application d’huiles essentielles pures sur la peau s’effectuera uniquement pour quelques huiles essentielles dénuées de toute agressivité et dans le cadre d’applications très localisées.

Le plus souvent, les formulations sont proposées en dilutions variées suivant la nature des affections traitées, en faisant appel à deux types d’excipients :

Huiles végétales

Excipients de choix, elles solubilisent les huiles essentielles complètement, en toute proportion. Privilégiez les huiles bio 100 % naturelles issues de pe pression à froid. Choisissez-les pour leurs qualités propres et/ou leur capacité de pénétration dans la peau.

Gel d’aloe vera

Très hydratant mais moins lipophile, ce gel naturel n’absorbe guère plus de 10 % d’huiles essentielles ; en revanche la biodisponibilité de celles-ci n’est pas modifiée contrairement à un gel hydroalcoolique qui l’augmenterait.